Le marché des applications mobiles ne cesse de se développer depuis 2008, année de lancement de l’App Store qui a ouvert le bal des plateformes en ligne d’applications. Thibault Maillard et Vincent Dubus, responsables de la business unit dédiée au secteur de la construction chez Oodrive, nous expliquent en quoi cette tendance est un formidable moteur de croissance pour les entreprises.
Les atouts de la mobilité
Marlène Viancin : La mobilité s’est beaucoup développée dans les entreprises ces dernières années, à quoi peut-on attribuer cette tendance ?
Thibault Maillard : Le phénomène a plusieurs explications :
- En premier lieu, les PC connectés tendent à être remplacés par les néo-écrans, que ce soient les smartphones ou les tablettes et notamment l’iPad – lancé en 2010. Ces appareils mobiles représenteront 90% des appareils connectés en 2017 !
- La deuxième tendance est celle du BYOD, « Bring Your Own Device » : c’est le fait que les salariés utilisent leurs appareils personnels dans un cadre professionnel.
- Ensuite, le service informatique travaille de plus en plus souvent main dans la main avec les opérationnels métiers, y compris en matière de choix technologiques.
- Enfin, le recours aux services cloud a véritablement explosé. Ils permettent d’accéder en permanence aux applications avec des coûts maîtrisés. C’est un marché qui pesait 1 milliard d’euros en 2013 et devrait représenter 7 milliards d’euros en 2017 !
Marlène Viancin : Tu évoques le marché du cloud mais que peut-on dire de celui des applications Business ?
Vincent Dubus : Il connaît lui aussi une très forte croissance. Une étude récente réalisée par Vision Mobile prédit que le marché des apps Business – qui représentait 28 milliards en 2013 – pèsera 58 milliards en 2017, avec une croissance annuelle de 27%. Parallèlement, l’adoption des tablettes en entreprises va elle aussi en augmentant de 50% par an !
Marlène Viancin : J’imagine que cette mobilité a des conséquences positives pour les entreprises. Quels bénéfices en retirent-elles ?
Thibault Maillard : D’abord, le travail à distance devient plus facile grâce à des applications de communication, collaboratives ou cloud. Ensuite, la gestion des tâches est améliorée, l’efficacité opérationnelle augmente (grâce aux CRM notamment) et l’on gère beaucoup mieux tous les process d’administration des ventes (facturation, comptabilité, etc). Bien sûr, in fine tout ceci bénéficie aussi à la relation client. Les réseaux sociaux (LinkedIn, Twitter, etc) permettent par ailleurs d’augmenter la visibilité des entreprises, attirant de nouvelles opportunités.
La croissance du marché des applications mobiles concerne tous les secteurs
Aujourd’hui, l’usage des applications mobiles est familier pour les professionnels et la connectivité mobile va en s’améliorant grâce au déploiement progressif de la 4G. On a donc à la fois une évolution technologique et une évolution des usages, ce qui permet désormais de proposer des applications de niche qui répondent à des besoins bien spécifiques. Le secteur tertiaire n’est pas le seul à en bénéficier. Les professionnels de l’Immobilier et de la Construction, par exemple, peuvent eux aussi en tirer profit pour améliorer leur productivité.
Marlène Viancin : Quel est le principal challenge en matière de mobilité dans le secteur du BTP ?
Vincent Dubus : Chaque projet réunit de nombreux interlocuteurs : des architectes, des bureaux d’études techniques, des entreprises du BTP. Il est primordial que la communication et les échanges de documents se déroulent de manière fluide. C’est d’autant plus crucial lors de la phase d’exécution du chantier.
Marlène Viancin : Justement, que peuvent apporter les applications aujourd’hui pour faciliter la collaboration ?
Vincent Dubus : Les applications mobiles dédiées au secteur de la construction comme EasyOPR se concentrent aujourd’hui autour du suivi de chantiers. Elles visent à améliorer la productivité, le travail collaboratif mais aussi, plus simplement, le confort. Grâce à elles, on peut par exemple s’affranchir du transport de classeurs volumineux. On les remplace par une tablette qui contient les mêmes documents dématérialisés.
Ensuite, les professionnels du BTP peuvent éditer en direct des comptes-rendus de chantier, établir des listes de tâches à effectuer qui peuvent être transmises sans délai aux corps de métiers concernés.
Marlène Viancin : On sait aussi qu’un chantier peut rencontrer des difficultés, est-ce que les applications mobiles ont un rôle à jouer pour qu’elles soient plus vite surmontées ?
Thibault Maillard : Oui, elles permettent de gérer la pose et la levée de réserves. Lorsque l’on détecte des malfaçons sur un point précis du chantier (plomberie, électricité, maçonnerie, etc), on pose ce que l’on appelle une réserve. Avant, on le faisait sur des plans papier et des assistant(e)s travaux devaient ensuite ressaisir les informations sur ordinateur, avec tous les risques d’erreur que cela comporte (erreurs de copie, d’interprétation, etc).
Grâce aux applications, on dispose des plans sous une forme numérisée et l’on peut y indiquer les réserves directement. Quand on sait qu’il peut y avoir entre 20 000 et 100 000 réserves par projet, on imagine aisément les gains de productivité qu’en tirent les entreprises de la filière !